mercredi 5 avril 2017

Méditation pour le Mercredi de la Passion : Jour de reconnaissance




Christ crucifié (Murillo)



LE MERCREDI DE LA PASSION

Jour de reconnaissance


PRATIQUE

Occupez-vous aujourd'hui des bienfaits que vous avez reçus de Dieu depuis que vous êtes au monde. Pensez à ceux qui vous sont communs avec les autres chrétiens, et à ceux qui vous sont particuliers ; gémissez sur votre peu de reconnaissance et sur votre ingratitude. Suivez le conseil de l'apôtre : accompagnez d'actions de grâces toutes vos prières et vos demandes ; multipliez les actes d'une tendre reconnaissance, c'est un devoir indispensable, et c'est le moyen le plus sûr pour obtenir de nouvelles grâces de la libéralité de Dieu.


MÉDITATION

Jésus dit aux Juifs : J'ai fait devant vous plusieurs bonnes œuvres par la puissance de mon père : pourquoi me lapidez-vous ?


1er point. C'est ainsi que les Juifs payent les bienfaits continuels de Jésus-Christ. Il les instruit, il les éclaire, il leur promet la vie éternelle s'ils veulent entendre sa parole, et ces ingrats ramassent des pierres pour le lapider : cette ingratitude est criante, et fait horreur. Examinez votre conduite à l'égard de Dieu ; peut-être vous trouverez-vous coupable de la même ingratitude.
Comment avez-vous reconnu jusqu'à présent les bienfaits de Dieu ? comment l'avez-vous remercié de vous avoir tiré du néant, de vous avoir racheté de l'enfer par l'effusion de son sang, de vous avoir fait naître dans le sein du christianisme, de ces grâces de réconciliation par le sacrement de pénitence, de ces grâces de nourriture par celui de l'eucharistie ; enfin, de ces grâces de protection contre une infinité de périls dont ce Dieu de bonté vous a préservé ?
Ô mon Dieu, combien de fois me suis-je servi de vos dons contre vous-même ! Vous m'avez donné une mémoire pour y graver votre loi, et elle s'est remplie de choses profanes et pernicieuses à mon salut ; un esprit pour vous connaître, et il s'est égaré dans des pensées dangereuses ; un cœur pour vous aimer, et il a aimé les créatures.


Si je ne fais pas les œuvres de mon père, ne me croyez pas. Quand vous ne me voudriez pas croire, croyez à mes œuvres ; afin que vous connaissiez et que vous croyiez que mon père est en moi, et moi dans mon père.


2e point. Reconnaissez les grâces de Jésus-Christ, publiez ses bontés, et réitérez souvent vos actions de grâces : car la reconnaissance augmente les bontés du bienfaiteur et dispose l'âme à recevoir de plus grandes grâces. Ne faites pas consister votre reconnaissance dans les seules paroles ; il faut qu'elle parte du cœur, et que les actions y répandent. Rendez grâces non seulement des faveurs sensibles que vous recevez, mais encore des épreuves et des souffrances ; regardez-les avec un esprit de foi. Comme Dieu vous aime, il ne vous afflige que pour votre bien ; et ses afflictions étant des effets de son amour, vous lui en devez des actions de grâces. Imitez ce héros de l'ancienne loi, lequel, au milieu des afflictions les plus sensibles, disait avec un profond respect : Dieu me l'a donné, Dieu me l'a ôté, que son saint nom soit béni (Job. I) ! La reconnaissance, dit saint Jérôme, nourrit et augmente la charité, qui est l'âme de la religion. Vous êtes en santé, dit ce saint docteur, rendez grâces au Seigneur ; vous êtes calomnié, persécuté, méprisé, outragé, rendez grâces au Seigneur, parce que tout contribue au salut des élus et des amis de Dieu (D. Hier. in. epist. ad. Eph.).


SENTIMENTS

Que rendrai-je à mon Dieu, s'écriait le prophète, pour tous les biens que j'en ai reçus ? Mais bien plutôt, que ferai-je, Seigneur, pour réparer toutes mes ingratitudes passées ? Hélas ! elles sont sans nombre. Ah ! Seigneur, que ne puis-je multiplier mes actions de grâces, et les égaler en nombre à toutes les respirations de mon cœur, pour réparer mes ingratitudes ! Cependant, plein de cette confiance que vous m'inspirez vous-même, je ne cesserai pas de vous demander de nouvelles grâces, pour avoir le plaisir de vivre dans une continuelle reconnaissance de vos bontés.


SENTENCES

Ne vous inquiétez de rien ; mais, en quelque état que vous soyez, présentez à Dieu vos demandes par des supplications et des prières accompagnées d'actions de grâces (Philip. 4).

L'ingratitude déplaît infiniment à Dieu ; elle est la source de tous les maux de notre âme : semblable à un vent qui dessèche et consume tout le bien, elle bouche le canal de la miséricorde (D. Aug. sol.).


RÉFLEXIONS

Douleurs extérieures de Jésus sur la croix


Tout souffre dans le Sauveur crucifié, et tout souffre avec excès. Sa tête est percée en mille endroits ; et ce fils de l'homme n'a rien, pour reposer une tête si douloureuse, que sa seule croix. La douleur est peinte sur toute la face de ce Sauveur agonisant. Ses joues sont toutes livides et meurtries ; ses yeux languissants et à demi éteints ne voient que des bourreaux. Sa bouche garde le silence ; sa douleur est trop grande pour être exprimée par des paroles. Sa langue est tout en feu, parce qu'il a une soif ardente ; et les bourreaux l'allument encore par une cruelle boisson. Ses épaules sont déchirées par la flagellation et par le pesant fardeau de la croix qu'elles ont portée. Ses mains sont percées, et se déchirent de plus en plus, parce qu'elles portent toute la pesanteur du corps. Ses pieds, percés de même, sont dans la situation la plus violente : a-t-on jamais souffert des douleurs plus vives et plus universelles.
Regardez, dit un prophète, et imitez ce divin modèle, qui vous a été montré sur la montagne. Quelque souffrance qui vous arrive, ayez-le toujours devant les yeux ; comparez vos douleurs aux siennes. Dites-vous à vous-même : Voilà ce que j'ai fait souffrir à mon Dieu, voilà mon ouvrage et celui de son amour. II souffre des douleurs infinies, et il est innocent ! nos souffrances ne sont rien, et je suis pécheur.


PRIÈRE

Ô Dieu de miséricorde et de bonté, éclairez nos cœurs de vos divines lumières, et pénétrez-les d'une vive reconnaissance de vos bontés et des sentiments d'une véritable dévotion, qui les rendent insensibles à toutes les affections terrestres. Exaucez nos vœux et nos prières, que nous vous présentons par Jésus-Christ, votre adorable fils, notre souverain seigneur.


***


Conseil : Ne refusez pas la vérité lorsque le Seigneur vous en fait la grâce, sous peine de péché mortel. Renoncez-vous vous-même, et embrassez-la ! Car le démon se chargera de vous en détourner, vous persécutant davantage chaque jour jusqu'à ce que vous pliiez et renonciez plutôt au Christ et à sa grâce qu'à vous-même. Alors vous constatez que le démon vous laisse tranquille, et vous pensez que vous avez pris la bonne décision en revenant à l'erreur. Illusion, car vous êtes en train de mourir sans le savoir. Il est plus facile à celui qui aime le Seigneur que superficiellement de ne pas entrer dans le combat plutôt que d'y prendre part au côté de la Sainte Vierge Marie, de Saint Joseph, des Anges et de tous les Saints de Dieu. « Levez-vous, morts, et venez au Jugement ! ». Choisissez aujourd'hui celui que vous voulez servir !






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