jeudi 17 juin 2021

Comment faire son examen particulier sur la vertu de l'Humilité




L'examen particulier comme nous l'avons déjà remarqué doit avoir un seul objet : l'examen fait de cette sorte est plus efficace que si, dans cet exercice, on embrassait plusieurs objets à la fois ; et c'est précisément parce qu'on ne s'y attache qu'à un seul, qu'on l'appelle examen particulier. Cette pratique est d'une très-grande importance ; et même pour y réussir plus facilement, il faut séparer en plusieurs membres le vice ou la vertu que l'on choisit pour sujet de cet examen. Voyez donc en quoi principalement vous avez coutume de manquer d'humilité, ou de vous laisser dominer par l'orgueil : c'est par-là que vous devez commencer à vous réformer ; ensuite, quand vous serez venu à bout de surmonter un obstacle, attachez-vous à en écarter un autre, puis un autre ; par cette méthode, vous arracherez peu à peu l'orgueil de votre cœur, et vous parviendrez à acquérir l'humilité. Mais afin que l'on puisse s'examiner plus utilement sur une vertu si nécessaire, nous parcourrons ici en détail les divers points que chacun peut prendre pour sujet de son examen particulier.
Proposons-nous, en premier lieu, de ne rien dire qui puisse tourner à notre avantage.
Prenons pour second sujet de notre examen, ainsi que Saint Basile, Saint Jérôme, Saint Augustin et Saint Bernard nous le recommandent, de n'aimer en aucune manière à nous entendre louer et à entendre dire du bien de nous ; car il est dangereux d'y prendre plaisir. Saint Jean Climaque dit, que quand on nous loue, nous devons nous rappeler le souvenir de nos Péchés ; qu'alors nous nous trouverons bien indignes des louanges qu'on nous donne, et qu'elles ne serviront qu'à nous faire entrer dans de plus grands sentiments de confusion et d'humilité.
Nous pouvons prendre pour troisième point de notre examen particulier, de ne rien faire pour être remarqués ni estimés des hommes : c'est de quoi Jésus-Christ nous avertit dans l'Évangile, quand il dit : « Prenez garde de ne pas faire vos bonnes œuvres devant les hommes pour en être vus ; autrement, vous n'en aurez nulle récompense de votre Père qui est dans les Cieux. »
Cet examen est très utile, et on pourra le diviser en plusieurs parties. On peut se proposer d'abord de ne rien faire par respect humain ; ensuite d'agir avec une grande pureté d'intention ; de plus, de faire ses actions avec toute la perfection dont nous sommes capables, comme les faisant en effet sous les yeux de Dieu et en sa présence, et comme les faisant pour le service de Dieu, et non pour celui des hommes ; enfin, de les faire de telle sorte, qu'il semble, comme nous avons déjà dit ailleurs, en parlant de la pureté d'intention, que toutes nos actions ne soient qu'une suite et un effet d'un mouvement de l'amour de Dieu, dont nous devons être épris.
Le quatrième sujet de notre examen sera de ne point chercher à nous excuser, lorsqu'on nous reprochera quelque faute : car il n'y a que l'orgueil qui nous porte alors à nous justifier et à nous défendre.
En cinquième lieu, c'est encore une sorte d'examen très-utile, que de nous attacher à ne pas entretenir librement notre imagination dans des pensées d'orgueil où elle s'égare souvent.
Le sixième sujet de cet examen particulier, pourra être de placer tous les autres hommes au-dessus de soi.
On peut pour septième point de cet examen particulier, se proposer de supporter avec douceur et avec patience toutes les occasions d'humiliation qui pourront se présenter.
Nous pouvons, en dernier lieu, employer notre examen particulier à faire des actes d'humilité, soit intérieurs, soit extérieurs ; nous accoutumer à en produire plusieurs dans la matinée, et plusieurs autres dans le reste de la journée ; commencer d'abord par produire quelques-uns de ces actes, et en augmenter ensuite chaque jour le nombre, jusqu'à ce que nous ayons acquis une grande facilité à pratiquer cette vertu, et que nous en ayons absolument contracté l'habitude. Ce que je dis de la vertu d'humilité, peut s'appliquer aisément à toutes les autres ; et de cette sorte, l'adresse que nous aurons eu de diviser nos ennemis et de les combattre séparément, et l'un après l'autre, nous fera remporter une victoire et plus prompte et plus complète.

(Abrégé de la Pratique de la Perfection Chrétienne)


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