lundi 9 mars 2020

De la confiance que nous devons avoir en Saint Joseph



Extrait de "Pouvoir de Saint Joseph", par le R. P. Huguet, Mariste :




Prenez saint Joseph pour le premier de vos Patrons, pour le plus intime de vos amis. (Gerson)

Si l'on regarde comme heureux dans le monde celui qui a un ami haut placé et qui possède les bonnes grâces du souverain, jouissant d'un libre accès auprès de sa personne, parce que l'on espère obtenir de sa médiation tout ce que l'on désire, à combien plus forte raison doit-on estimer bienheureux le fidèle qui a dans la Cour céleste un puissant protecteur, toujours disposé à présenter ses demandes et ses vœux au Seigneur ! S'il était libre à chacun de se faire un ami à la cour et de le prendre pour son bienfaiteur, ne pensez-vous pas que tout le monde prendrait le plus cher au prince ? Or, dans le royaume du Roi de gloire, qui n'est plein que de ses favoris, il nous est permis de choisir celui que nous voudrons pour notre intercesseur ; et nous sommes assurés que pas un ne nous refusera sa faveur ni son crédit auprès de sa Majesté souveraine.
Jetez les yeux sur la multitude innombrable des saints qui composent la Cour céleste, et voyez s'il y en a un seul qui soit plus favorisé de Dieu et plus puissant auprès de lui que le grand saint Joseph ! C'est lui seul qui a été choisi et nommé dans les décrets éternels de la providence de Dieu pour être le chef de la sainte Famille : Quem constituis Dominus super Familiam suam ; c'est lui que la grâce a uni inséparablement à la personne adorable du Fils unique de Dieu et à sa bienheureuse Mère.
Il est impossible de réfléchir sur les rapports qu'a eus Joseph avec le Sauveur et sa sainte Mère, sans être pénétré de confiance en son pouvoir. En effet, Jésus pourrait-il oublier tant de pas, tant de démarches, tant de soins, tant d'inquiétudes, tant de soupirs, tant de larmes, tant de travaux, tant de fatigues qu'il a coûtés à Joseph ? Marie ne se souviendrait-elle plus que Joseph ne lui a été donné pour époux que pour être son fidèle gardien et pour sauver son honneur devant les hommes ? Ne se souviendrait-elle plus de tout ce qu'il a fait pour la consoler, pour la soulager, pour l'accompagner, pour la faire subsister ? Nous ne pouvons nous le persuader. Mais si nous sommes convaincus que Jésus et Marie n'oublient pas ce que Joseph a fait pour eux ; ne devons-nous pas croire, par la même raison, que quand ce glorieux Patriarche s'intéressera pour nous auprès du Verbe Incarné et de sa sainte Mère, il en sera exaucé ?
Ô grand saint Joseph ! vous êtes le premier entre tous les favoris de Dieu ; vous possédez son cœur, vous avez un libre accès auprès de lui, vous êtes son meilleur et son plus cher ami, il s'est laissé conduire par vous durant tant d'années comme vous avez voulu ; vous lui disiez : Faites cela, et il le faisait ; Allez là, et il y allait ; Travaillez, et il travaillait ; Reposez-vous, et il se reposait Quelle admiration pour les Anges du Ciel quand ils voyaient ainsi Dieu obéissant à la voix d'un homme, Obediente Deo voci hominis ! Le Fils de Dieu, dit sainte Thérèse, dont l'autorité est si grande dans l'Église, n'a jamais rien refusé à saint Joseph, pendant qu'il vivait sous sa dépendance. Combien moins encore lui refuse-t-il ce qu'il lui demande pour nous, maintenant qu'il règne à la droite de Dieu son Père ! Peut-on croire qu'il l'aime moins dans le Ciel qu'il ne l'aimait sur la terre ? S'il l'a choisi pendant les jours de sa vie mortelle comme son plus cher favori, pour être toujours auprès de sa personne, afin d'en recevoir tous les services dont il avait besoin et pour lui rendre en retour les témoignages de l'amour le plus tendre et le plus reconnaissant, est-il possible qu'il ne lui continue pas cette même faveur maintenant qu'il règne dans la splendeur des saints ? Qu'a-t-il fait pour être disgracié et pour n'être plus son premier ministre dans le ciel comme il l'a été sur la terre ? Ne doit-il pas au contraire lui accorder les mêmes privilèges en le rapprochant de plus près de sa divinité que les autres bienheureux et en ne lui refusant rien de ce qu'il désire ?
Saint Bernard de Sienne dit encore quelque chose de plus fort : « À n'en pas douter, non seulement Jésus-Christ, dans le Ciel, ne refuse point à saint Joseph ces marques de familiarité et de respect qu'il lui donnait durant sa vie, comme un fils à son père ; mais il y met le comble par de nouveaux égards. » On remarquera ces deux mots : familiarité et respect. Ce même Seigneur, qui, sur la terre, honora comme son père saint Joseph, certainement ne lui refusera, dans les cieux, rien de ce qu'il demande. Dubitandum non est quod Christus familiaritatem et reverentiam quam exhibuit illi cum viveret, tanquam filius patri suo, in coelis utique non negavit, sed potius complent (S. Bernardin, Serm. de saint Joseph).
Il est certain que saint Joseph jouit d'un plus grand crédit auprès de Dieu que les Anges et tous les autres Bienheureux. Quel est en effet le prince sage et généreux qui ne se montre pas plus sensible aux prières de son père ou de son ancien gouverneur qu'aux supplications de tous les serviteurs qui composent sa cour et son royaume ?
Saint Antonin en donne encore une excellente raison : le pouvoir d'une personne, dit ce grand docteur, vient de la nature, de la grâce et du mérite. La nature rend un père tout-puissant sur le cœur de son fils, la grâce rend un époux tout-puissant sur le cœur de son épouse, le mérite rend un serviteur tout-puissant auprès de son maître, auquel il a rendu de grands services. Or, quelle créature a des liaisons plus étroites avec Jésus et Marie que Joseph qui est tout à la fois le père de l'un et le chaste époux de l'autre ? Qui pourrait être plus agréable à Dieu que ce grand Saint dont la pureté angélique n'a jamais été ternie par le souffle des passions, et qui a pendant trente ans exercé toutes les œuvres de miséricorde sur sa personne adorable avec un zèle si ardent, avec une humilité si profonde et avec une fidélité si inviolable ? Et s'il est écrit, dit saint Bernard, que le Seigneur fait la volonté de ceux qui le craignent, comment refuserait-il de faire celle de saint Joseph qui l'a nourri si longtemps à la sueur de son front ? Voluntatem timentium se faciet, quomodo voluntatem nutrientium non faciet ? « Nous devons être bien persuadés, dit saint Liguori, que Dieu, en considération des mérites de saint Joseph, ne lui refusera jamais une grâce qu'il lui demandera en faveur de ceux qui l'honorent. » Ah ! si, d'après le témoignage de Jésus-Christ lui-même, tout est possible à celui qui a de la foi seulement comme un grain de sénevé, ne devons-nous pas croire, sans craindre de nous tromper, que saint Joseph est tout-puissant dans le Ciel, lui qui a eu plus de foi qu'Abraham et les Apôtres, plus de charité que les Séraphins et les Chérubins ?
« Quelques saints, dit le Docteur Angélique, ont reçu de Dieu le pouvoir de nous assister dans les besoins particuliers, mais le crédit de saint Joseph n'est point limité, il s'étend à toutes nos nécessités, et tous ceux qui l'invoquent avec confiance sont assurés d'être promptement exaucés. » Les autres saints jouissent, il est vrai, d'un grand crédit dans le Ciel ; mais, enfin, ils intercèdent en suppliant, comme serviteurs, et ne commandent pas en maîtres. Joseph, qui a vu Jésus soumis a son
autorité, obtient tout ce qu'il veut du Roi son Fils, et, comme dit le savant Gerson, il ordonne plutôt qu'il ne demande, non impetrat, sed imperat. Jésus, dit saint Bernard de Sienne, veut continuer dans le Ciel à donner à saint Joseph des preuves de son respect filial en obéissant à tous ses désirs : Dum pater orat natum, velut imperium reputatur.
L'Égypte a respecté le pouvoir du fils de Jacob qui commandait à tous les sujets du roi Pharaon ; ce prince pourtant n'était pas soumis à son favori. Mais l'Église admire le pouvoir de saint Joseph à qui le Roi des rois s'est assujetti en toutes choses. Moïse s'est trouvé bien honoré lorsqu'il a été choisi pour être le chef de tout le peuple de Dieu ; mais Joseph a reçu un honneur infiniment plus considérable en gouvernant le Dieu de tout ce peuple, et en devenant dans le Ciel, avec son auguste Épouse, le dispensateur de toutes ses grâces et de toutes ses faveurs.
« Oh ! combien nous serons heureux, dit saint François de Sales, si nous pouvons mériter d'avoir part en ses saintes intercessions ! car rien ne lui sera refusé, ni de Notre Dame ni de son Fils. Il nous obtiendra, si nous avons confiance en lui, un saint accroissement en toutes sortes de vertus, mais spécialement en celles qu'il avait au plus haut degré que toutes les autres, qui sont la très-sainte pureté de corps et d'esprit, la très-aimable vertu d'humilité, la constance, vaillance et persévérance, vertus qui nous rendront victorieux en cette vie de nos ennemis et qui nous feront la grâce d'aller jouir, en la vie éternelle, des récompenses qui sont préparées à ceux qui imiteront l'exemple que saint Joseph leur a donné. »
Si autrefois le Seigneur bénit la maison royale de Pharaon, s'il multiplia ses richesses, ses possessions et ses revenus en considération de Joseph son serviteur, pourrions-nous après cela douter que Jésus, pour l'amour de Joseph son père adoptif, veuille nous enrichir de ses biens les plus précieux, et augmenter le peu de grâces, de vertus et de bonnes habitudes que nous avons déjà. Ah ! Notre-Seigneur lui dit bien mieux encore que le roi d'Égypte au fils de Jacob qu'il avait nommé son premier ministre : Mon royaume est tout entre vos mains, depuis que moi-même je m'y suis mis ; je me repose sur vous plus que sur tout autre après ma Mère, pour faire réussir le dessein, que vous savez que j'ai, de sauver tous les hommes. Je laisse à votre disposition le trésor de mes grâces, faites-en part libéralement à vos frères, découvrez-leur la richesse et la beauté du séjour que je leur prépare dans mon royaume et dont ils jouiront éternellement, s'ils sont fidèles à me servir et à m'honorer.
Imaginons-nous que le Seigneur, nous voyant dans la peine, nous adresse les paroles que Pharaon dit au peuple dans le temps de celle grande famine qui eut lieu en Égypte : « Allez à Joseph, si vous voulez être consolés. » Par la grâce de Dieu, il n'y a présentement au monde aucun chrétien qui n'ait de la dévotion à saint Joseph ; mais entre tous les autres, ceux-là certainement en reçoivent plus de grâces, qui l'invoquent plus souvent et avec plus de confiance. Ainsi, ne manquons jamais chaque jour, et plusieurs fois le jour, de nous recommander à saint Joseph qui, après la très-sainte Vierge, est de tous les saints le plus puissant auprès de Dieu. Ne manquons jamais de lui adresser quelque prière fervente et pleine de confiance.
Ô bienheureux Joseph, notre protecteur et notre père ! usez de votre pouvoir sans bornes en faveur des hommes, vos serviteurs, vos frères et vos enfants. Obtenez-nous une place à la cour de Jésus, admettez-nous parmi ses favoris, aidez-nous auprès de lui dans l'affaire si importante de notre salut, afin que nous méritions d'habiter un jour avec vous dans les tabernacles éternels incomparablement plus agréables que la contrée d'Égypte qui, par l'entremise de Joseph, servit d'habitation à Jacob et à ses enfants.


EXEMPLE

Une personne dont je dois taire le nom m'écrivait dernièrement la lettre suivante, dit le P. de Barry :
« Ayant appris que vous vous occupez à recueillir des traits propres à montrer la puissance et la bonté de saint Joseph, je veux vous en fournir un dont la manifestation m'est dictée par la reconnaissance. Je m'étais liée dans ma jeunesse par un vœu de chasteté, auquel j'eus le malheur d'être infidèle. Honteuse de mon péché, je n'eus pas la force de l'accuser au saint Tribunal, et je profanai les sacrements. Ma conscience, déchirée par de cruels remords, me fit payer bien cher ce triple crime. Je n'avais plus de repos ni le jour ni la nuit, me voyant toujours près de tomber dans les flammes éternelles. Je détestais ma coupable faiblesse, je maudissais l'infâme plaisir qui m'avait plongée dans un tel abîme de malheurs, et toutefois je ne pouvais pas me résoudre à faire à mon confesseur l'aveu qui aurait terminé mes peines. Dans cet état de perplexité, il me vint à l'esprit de recourir à saint Joseph. C'était une bonne inspiration. Dieu me fit la grâce d'y être fidèle. Je récitai dévotement, pendant neuf jours l'Hymne des Vêpres et l'Oraison de son Office. À peine cette salutaire pratique fut-elle terminée que je fus délivrée de ma fausse honte. Je confessai mes affreux péchés, non-seulement sans répugnance, mais avec bonheur, et là finirent toutes mes peines. Convaincue par cette expérience de la puissance et de la bonté de saint Joseph, je pris sur moi son image, avec l'intention de ne m'en séparer jamais ; depuis ce moment, j'ai vaincu facilement toutes les mauvaises tentations, et j'ai reçu tant de grâces que je ne saurais les reconnaître suffisamment. »


PRATIQUE

Apprendre aux jeunes enfants à connaître et à aimer saint Joseph.



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