mercredi 6 janvier 2021

La bénédiction de Noé à ses fils, Prophétie et figure de l'entrée des Gentils dans la vraie Église



Les mystères de Jésus-Christ et de son Église ont été non-seulement prédits par les prophètes, mais encore figurés par les actions des patriarches, en sorte que la vie entière de ces derniers, comme l'observe saint Augustin, est tout à la fois une histoire fidèle du passé et une prophétie continuelle des grands événements de l'avenir (Contr. Faust., 22). Telle est, entre autres, l'histoire de l'ivresse mystérieuse de Noé, et des bénédictions que ce grand patriarche donna à ses fils. Cette histoire représente la vocation et l'entrée des Gentils dans l'Église, qui fut prédite plus tard par les oracles des prophètes. Nous ne devons donc pas omettre le trait qui explique ce consolant mystère, commencé dans les Mages et accompli en nous.

La Genèse nous apprend que le patriarche Noé, lorsqu'il eut planté et cultivé la vigne après le déluge, tomba en ivresse pour avoir bu du vin dont il ignorait les effets, et parut nu dans sa tente : Plantavie vineam, bibensque vinum inebriatus est, et nudatus in tabernaculo suo (Genes., IX, 20-21). Il fut aperçu dans cet état si humiliant par Cham, son second fils, père de Chanaan. Cham ne se contenta pas d'en rire tout seul, mais appela ses frères et leur montra leur père comme un sujet de dérision : Nuntiavit duobus fratribus suis foras (-, 22). Ceux-ci, loin de prendre part aux moqueries sacrilèges de Cham, regardèrent avec une sainte indignation le procédé de leur frère. Inspirés par les sentiments de la plus sévère pudeur et du respect filial le plus profond, ils s'approchèrent de leur père à reculons, laissèrent tomber sur lui un manteau pour le couvrir et le soustraire ainsi à la risée de leur frère impie : (-, 23).
À son réveil, Noé ayant appris l'outrage qui lui avait été fait par le second de ses fils, ainsi que l'acte de respect et d'amour de ses deux autres frères : Chanaan, dit-il, sera maudit, et sera le serviteur des serviteurs de ses frères : (-, 24-25).
Pour Sem et Japhet il ajouté : « Béni soit le Dieu de Sem, et que Chanaan soit son esclave. Dieu multipliera la race de Japhet ; il habitera sous les tentes de Sem, et Chanaan sera son serviteur » (Gen., IX, 26-27).

C'est là un des récits de la Bible dont saint Augustin a dit : « qu'ils sont peu ou pas du tout édifiants si on les prend à la lettre. » Nous ajouterons que ce récit est obscur et inintelligible, si on le prend seulement dans son sens historique et immédiat.
En effet, comment accorder cet acte avec la justice de Noé, si vantée dans l'Écriture ! Noé punit dans Chanaan, son petit-fils, l'impiété de Cham son père, et charge du plus terrible anathème un enfant innocent qui avait à peine l'âge de raison, et il oublie, il épargne son père, seul coupable ! Comment comprendre la bénédiction de Japhet, qui devait avoir une postérité plus nombreuse, et qui cependant devait mendier un asile sous les tentes de Sem ; tandis que cette nécessité serait pour lui un précieux privilège ?
« Il faut savoir, dit encore saint Augustin, que les saintes Écritures sont remplies de sens prophétiques, et que souvent, sous le voile de circonstances légères en elles-mêmes, elles cachent de grands mystères » (De civit. Dei, XVI, 2). Noé, par la bénédiction et la malédiction qu'il prononce sur ses fils, ne prévient pas le sort de leur postérité, mais ne fait que le prédire. Ainsi, Chanaan sera le serviteur de ses frères, non parce que Noé le veut et l'annonce ; mais Noé l'annonce et le prophétise, parce que, étant inspiré d'en haut, il connait les destinées futures de ses enfants (ibid.).
Un commentateur célèbre ajoute que ce fait est rapporté dans l'Écriture, non parce que c'est un fait historique, mais à cause de son sens allégorique ; car tout nous prouve que le sens prophétique est celui que le Saint-Esprit a eu principalement en vue dans cette histoire mystérieuse (Corn. ad Lapid., in hunc loc).
Guidés par ces mêmes saintes Écritures et les saints Pères, tâchons donc de soulever le voile de la figure, et de découvrir le grand et consolant mystère qu'elle nous cache.

D'abord il est évident que cette vigne plantée par Noé est la figure de la synagogue et du peuple hébreu, comme nous allons le montrer par différents textes de l'Ancien et du Nouveau Testament. Dans Jérémie, Dieu di au peuple hébreu : « Je t'ai planté dans le monde comme une vigne choisie : Ego autem plantavi te vineam electam » (II, 21). Dans Isaïe, le Seigneur se plaint que cette vigne qu'il avait cultivée avec le plus grand soin, ne produit que d'amères et sauvages raisins (V, 4). Et pour qu'il n'y ait aucun doute que ces reproches aient été adressés à la synagogue, le prophète déclare ouvertement que la vigne est la maison d'Israël (-, 7).
Il est donc certain, dit saint Augustin, que ce Noé qui plante la vigne, c'est Jésus-Christ lui-même, qui s'était formé un peuple choisi (loc. citat.).
Noé, pour avoir bu du suc de cette vigne, tomba dans l'ivresse et dans un profond sommeil : Bibensque vinum inebriatus est. Saint Ambroise et plusieurs autres saints Pères ne croient pas que le second père du genre humain soit tombé dans une véritable ivresse, mais simplement dans un sommeil involontaire. Quoi qu'il en soit, il est certain que cette ivresse, vraie ou apparente, ne fut point coupable, et qu'elle fut mystérieuse et prophétique, selon le témoignage unanime des Pères. Comment peut-on, dit saint Ambroise, lire ces paroles : « Noé s'enivra : Inebriatus est ! » sans se rappeler celles du Psalmiste : « Combien est beau le calice qui m'enivre : Calix meus inebrians quam proeclarus est » (Psalm. XXII, 5).
Or, ce calice dont parle David, est, selon saint Augustin, celui-là même que Jésus-Christ a appelé son calice et qu'il a bu jusqu'à la lie : Potestis bibere calicem quem ego bibiturus sum ? C'est-à-dire le calice de ses humiliations et de ses souffrances (loc. citat.).
Ainsi, Noé qui par suite de son ivresse demeure nu dans sa tente, représente Jésus-Christ qui, par suite de l'ivresse mystique de son amour pour son peuple, naquit pauvre et nu dans une étable. Cette circonstance qu'ajoute l'Écriture sainte, « dans sa propre tente, annonce, dit saint Augustin, que Jésus-Christ devait souffrir cette première humiliation, qui devait être suivie de plus grandes, au milieu de son propre peuple et dans sa propre maison » (loc. citat.).

Que Cham, père de Chanaan, soit la figure des Juifs, ennemis de Jésus-Christ, il n'est pas permis d'en douter, puisqu'ils sont souvent appelés dans l'Écriture : « Race, génération de Chanaan. » Ainsi, Cham qui se moque de son père, qui insulte à la nudité de son père endormi, qui le montre à ses frères comme un sujet de dérision, est la figure des Juifs qui rougirent de la pauvreté de Jésus-Christ, qui lui refusèrent un asile (Luc., II, 7) ; qui ne voulurent pas le reconnaître à sa naissance (Joann., I, 11) ; qui ensuite le poursuivaient de leurs dérisions sacrilèges, et à sa mort le montraient aux Gentils comme un sujet de scandale.
Au contraire, la piété et l'amour de Sem et de Japhet, qui, loin de prendre part aux moqueries de Cham, couvrent respectueusement leur père et détournent leurs regards pour ne pas voir l'état d'humiliation dans lequel ils l'aiment et ils l'honorent toujours comme leur père ; cette piété, cet amour filial nous représentent la foi, l'amour des bergers et des Mages, qui, loin d'imiter les Juifs dans leur indifférence pour le Messie nouveau-né, le cherchent, l'honorent et l'adorent dans l'état de misère et de nudité où ils le trouvent réduit, couvrant leurs yeux temporels du voile de la foi, portant ailleurs leurs regards ; c'est-à-dire croyant au témoignage intérieur de la grâce, plutôt qu'au témoignage extérieur des sens ; ne s'arrêtant pas aux dépouilles de l'humanité, dont le Verbe est couvert, mais reconnaissant dans l'homme leur Sauveur, leur Père, leur Dieu. Et nous aussi comme les Mages, nous reconnaissons ce même Jésus-Christ, né pauvre, mort dans l'ignominie et les douleurs, comme le vrai Père et le vrai Sauveur de nos âmes.

Cette explication du mystère des personnages historiques, nous fait connaître le mystère de la malédiction de Chanaan et de la bénédiction de Sem et de Japhet.
La malédiction de Chanaan est la prophétie de la réprobation des Juifs et de leurs châtiments. Le sort de Chanaan, condamné à servir pour toujours ses propres frères, nous représente un fait public et permanent, l'état de servitude du peuple juif par rapport au peuple chrétien,  qu'il a servi et sert encore, non-seulement dans l'ordre temporel et civil, mais encore dans l'ordre spirituel ; puisque les Juifs ne sont, pour ainsi dire, que les archivistes des chrétiens, conservant et portant partout la loi et les prophètes, pour confirmer notre foi et le témoignage de l'Église (S. August., loc. citat.).
Noé dit ensuite à Sem : « Le Dieu de Sem sera béni ! Benedictus Deus sem. » Or, que signifie cette bénédiction, si ce n'est que de Sem naîtrait le Messie ? Et c'est pourquoi saint Luc, en écrivant la généalogie de Jésus-Christ, l'appelle fils de Sem : Qui fuit Sem (III, 36). Le Dieu de Sem est donc le Verbe incarné, le Dieu béni, puisque l'ange l'a appelé le fruit béni des entrailles de la pure Marie (Luc, I, 42) ; le Dieu béni, parce qu'en lui sont réunies toutes bénédictions, selon cette prophétie de Jacob : « En lui est par lui seront bénies toutes les tribus de la terre » (Genes., L). Mais que signifient ces paroles qui furent dites à Japhet : « Le Seigneur propagera la race de Japhet, et il habitera sous les tentes de Sem ? » Japhet est le père des Gentils ; tous les habitants de l'Occident, et nous Européens, en particulier, descendons de lui. La vraie religion s'est établie et s'est propagée parmi nous, et si elle se propage ailleurs, ce n'est que par notre intermédiaire. Voilà donc l'accomplissement de cette mystérieuse propagation qui fut promise à Japhet.
Mais observez, dit saint Augustin, que l'Église s'est propagée par Jésus, par Marie, par les Apôtres, qui furent tous Juifs de naissance, et par conséquent descendants de Sem, selon l'esprit et selon la chair. Nous Gentils, descendants de Japhet, pour devenir chrétiens, nous avons été obligés d'entrer dans cette Église formée par des descendants de Sem ; et c'est ainsi que s'accomplit la seconde partie de la prophétie que nous venons de citer : que Japhet habiterait sous les tentes de Sem. (loc. citat.)

Et admirez comment cette prophétie commença à se vérifier en la personne des Mages. L'Évangéliste nous dit d'eux : « Qu'entrant dans la maison, ils trouvèrent Jésus avec Marie sa mère. Or, quelle est cette maison dans laquelle on trouve Jésus et Marie, si ce n'est l'Église ? Aujourd'hui les Mages commencent à entrer dans l'Église ; aujourd'hui donc aussi Japhet commence à entrer dans les tabernacles de Sem.

Et admirez comment cette prophétie commença à se vérifier en la personne des Mages. L'Évangéliste nous dit d'eux : « Qu'entrant dans la maison, ils trouvèrent Jésus avec Marie sa mère. Or, quelle est cette maison dans laquelle on trouve Jésus et Marie, si ce n'est l'Église ? Aujourd'hui les Mages commencent à entrer dans l'Église ; aujourd'hui donc aussi Japhet commence à entrer dans les tabernacles de Sem.
Sur les traces des Mages sont ensuite entrés dans la même maison, dans l'Église, dont la grotte de Bethléem était la figure, les peuples gentils, descendants de Japhet, Rome, l'Italie, l'Europe, nos pères qui nous ont légué l'héritage de la foi. Voilà comment la race de Japhet s'est propagée dans l'ordre spirituel ; voilà comment cette nombreuse descendance est entrée sous les tentes de Sem ; voilà comment, après deux mille ans, la prophétie de Noé s'est littéralement accomplie. Qu'elle est belle et consolante pour nous, cette doctrine ! L'apôtre saint Paul disait aux Éphésiens : « Souvenez-vous qu'étant Gentils d'origine, vous étiez sans Jésus-Christ et sans Marie, entièrement séparés du peuple d'Israël, étrangers aux alliances divines, sans aucune espérance des biens promis pour l'autre vie, et sans Dieu sur cette terre » (Ephes., II, 12).
Le grand saint Augustin, après avoir cité ces paroles de saint Paul, fait la remarque que ces paroles de l'Apôtre prou vent qu'avant la conversion des Gentils, nos pères dans la foi, Japhet n'habitait pas encore sous les tentes de Sem. (Contr. Faust., 12-24). Mais saint Paul termine son admirable instruction par ces paroles : « Aujourd'hui vous n'êtes plus comme des étrangers hors de leur patrie, hors de la maison paternelle ; mais vous êtes des concitoyens de la cité des saints, les habitants de la maison de Dieu, puisque vous avez été établis sur le fondement des apôtres et des prophètes, et même sur la pierre angulaire qui est Jésus-Christ. » (ibid., 19, 20).
« Voilà, dit saint Augustin, selon le témoignage de l'Apôtre, comment s'est accomplie la prophétie de la propagation de la race de Japhet et de son entrée dans la maison de Sem. » (loc. citât.).

Maintenant, rappelons-nous quels sont les personnages qui composent cette famille fortunée. Lorsque les bergers et les Mages y entrèrent, l'évangéliste saint Mathieu nous apprend qu'ils y trouvèrent Jésus avec Marie. (II, 11).
Lorsque, plus tard, les premiers chrétiens y entrèrent, l'évangéliste saint Luc nous apprend qu'elle était composée des apôtres et de Marie, mère de Jésus. (Act. Apost., I, 14). Ainsi, aux deux époques principales de l'Église, on trouve toujours Marie, à laquelle, comme à un centre commun, se réunissent les vrais descendants de Japhet. C'est Marie qui les dirige par ses conseils, qui les enflamme par son zèle, qui les soutient par ses exemples.
Bien plus, Jésus-Christ n'est descendu de Sem, selon la chair, que par Marie, puisque c'est en Marie qu'il a pris sa chair (ibid.), et c'est par Marie que sa généalogie temporelle remonte jusqu'à Adam et jusqu'à Dieu. Ainsi, la maison de Sem est la maison de Marie, puisqu'elle a été fondée par Jésus-Christ son fils. C'est Marie qui est à la tête de cette famille, à cause de la part qu'elle a eue dans sa formation, par l'influence qu'elle y exerce, par les grâces qu'elle y répand, par les hommages qu'elle y reçoit. Ah ! reconnaissons ici combien nous sommes heureux d'être compris dans les membres de cette sainte et auguste famille.

Car, qu'étions nous auparavant ? Saint Paul vient de nous le dire : race sans rédempteur, sans promesses, sans foi, sans espérance, sans Dieu sur cette terre. Quelle misère était donc comparable à la nôtre, et qui pourrait jamais en sonder tout l'abîme ? Qu'est-ce que l'homme, lorsqu'il a perdu Dieu, sans rédempteur divin qui puisse le lui faire recouvrer ? Qu'est-ce que l'homme, lorsqu'il n'a plus aucune promesse pour l'avenir, aucun bien à attendre, lorsqu'il a perdu jusqu'à l'espérance du bonheur éternel ? Cet état déplorable était non-seulement le symbole et la voie de la damnation éternelle ; c'était une damnation anticipée, puisque, dès cette vie, l'homme commençait à éprouver ce profond abattement d'esprit, cet inexprimable vide du cœur que la perte et la haine éternelles de Dieu devaient lui faire éprouver après la mort, et le rendre éternellement malheureux.
Mais depuis que nous sommes entrés dans les tabernacles de Sem, dans l'Église fondée par des fils de Sem, par les apôtres de Jésus-Christ, sous la tutelle de sa sainte Mère, que notre sort s'est changé, comme notre condition s'est ennoblie !
D'aveugles que nous étions, nous avons passé à la lumière admirable du règne de Dieu et de Jésus-Christ son Fils unique ; nous sommes devenus les disciples des prophètes et des apôtres, les dépositaires des saintes Écritures, et toutes les promesses qu'elles contiennent sont devenues le fondement de notre espérance.
D'ennemis de Dieu, nous sommes devenus non-seulement ses amis, ses concitoyens, ses serviteurs, mais encore ses parents, ses égaux, les membres du même corps dont Jésus-Christ est le chef ; tout ce qu'il possède, nous le possédons en commun avec lui ; son héritage est le nôtre ; les promesses qui lui ont été faites s'accomplissent encore sur nous (Ephes., II).
Quel bonheur, quel avantage inestimable de se trouver dans cette maison ! C'est la maison dans laquelle Dieu avait promis, par son prophète, de faire entrer son peuple choisi, le peuple chrétien : maison où la paix du cœur est aussi profonde qu'inaltérable ! où le repos de l'esprit est riche de toute espèce de secours divins ; où la confiance est immense, parce qu'on y vit en société de famille avec tout ce qu'il y a de plus saint et de plus auguste dans l'univers ; parce qu'on y a Dieu même pour père, Jésus-Christ pour frère, les Apôtres et leurs successeurs pour guides, les Anges pour gardiens, les sacrements pour remèdes, et pour mère la Mère de Dieu ! Aussi, c'est au peuple chrétien seul que s'applique cet oracle d'Isaïe : « Mon peuple s'assiéra dans la beauté de la paix, dans les tabernacles de la confiance, dans le sein d'un repos éternel. » (Isaï., XXII).

Mais n'oublions pas que des millions d'âmes, qui ne connaissent point Jésus-Christ, sont privées de ce bonheur, et que leur sort malheureux, que nous avons décrit naguère, serait le nôtre, si la bonté divine n'avait daigné nous choisir pour nous faire entrer dans sa famille, dans l'Église ! Qui pourrait voir, sans être touché de compassion, l'état de tant d'âmes si profondément malheureuses, gémissant dans les ombres de la mort, sans connaissance du vrai Dieu, sans amour pour Jésus-Christ, privées des grâces de la foi, de l'espérance, de l'immortalité, qui ne terminent une vie de crimes que pour rencontrer une mort désespérée et commencer une éternité de tourments ? Qui ne se sentira pas enflammé d'un saint zèle pour coopérer à la multiplication des anges de la paix, des ouvriers évangéliques qui puissent porter l'heureuse nouvelle de la Rédemption à ces pauvres âmes abandonnées à un si cruel destin, les consolations de l'espérance chrétienne et la lumière de la sainte vérité ? Qui pourrait ne pas désirer de contribuer à une œuvre si pieuse et si charitable, par la ferveur de leurs prières, en s'associant à ces chrétiens zélés qui s'efforcent par tous les moyens d'étendre et de propager la vraie foi ?
Ah ! Seigneur ! éveillez ces sentiments de charité vraiment chrétienne, et de zèle pour votre gloire dans les âmes de tous les fidèles, afin que chacun, selon les moyens que votre Providence lui a fournis, puisse coopérer à l'entreprise évangélique de faire participer tant d'âmes qui se perdent aux biens spirituels dont nous jouissons, et dont nous sommes redevables à votre miséricorde ! Étendez les limites de votre Église ; propagez les fidèles descendants de Japhet ; envoyez dans votre vigne de dignes ouvriers, des hommes vertueux,
pleins de zèle pour votre nom, qui aillent sur toute la terre inviter les malheureux qui gémissent loin de vous au festin mystérieux, aux noces divines qu'en ce jour vous avez célébrées avec la gentilité et avec nous ! Faites que tant de nations, qui ne vous connaissent pas, entrent dans le sein de l'Église, habitent avec nous sous les tentes de Sem, tentes sacrées, hors desquelles il n'y a pas de salut ; et qui transmettent au ciel les âmes qui s'y trouvent réunies sur la terre : Dilatet Deus Japhet et habitet in tabernaculis Sem !


PERSÉVÉRANCE

Et ayant été avertis en songe de ne point aller retrouver Hérode, ils retournèrent en leur pays par un autre chemin. (Math, II, 12)


PRIÈRE

Ô saints rois Mages, qui après avoir quitté l'étable de Bethléem, conservâtes toujours le même esprit d'obéissance à la voix de Dieu, et le même zèle pour Jésus-Christ, changeant de route afin de ne pas découvrir au rusé Hérode le lieu de la naissance du Sauveur, et pour vous conformer aux avis que vous receviez à cet effet du ciel : nous vous remercions de ce bel exemple que vous nous donnez de persévérance dans votre foi, que vous avez ensuite prêché dans tous vos pays, et que vous avez enfin confirmé par le martyre. Ah ! obtenez-nous aussi cette constance dans le service de Dieu, afin que nous ne retournions pas aux vieilles habitudes du péché que nous avons abandonné, mais que persévérant jusqu'à la mort dans une vie vraiment chrétienne, nous puissions recevoir la couronne céleste promise à ceux seulement qui auront persévéré jusqu'à la fin dans l'accomplissement des saintes lois de Dieu. Ainsi soit-il.
Pater, Ave, Gloria...

Extrait de L’Épiphanie par le R.P. D. Joachim Ventura.


Reportez-vous à Litanies des Saints Rois-Mages, La conduite réciproque de Ruth et de Noémi figure celle de Marie et de l'Église des Gentils, Méditation pour le Jour des Rois : Que votre Règne arrive, Instruction sur la Fête des Rois, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages confessent Jésus-Christ devant les hommes, Méditation sur l’Épiphanie : Les Mages à Jérusalem, Méditation pour l’Épiphanie : La vocation des mages prédite et figurée, notre vocation à la foi de Jésus-Christ, Méditation sur l’Épiphanie : Les Rois-Mages, Méditation sur l’Épiphanie : Du ministère de Marie dans la vocation des Gentils à la Foi, Remerciement, offrande et prière au Verbe de Dieu incarné, pour l'Octave de l'Épiphanie, Méditation sur l’Épiphanie, Discours aux jeunes époux, du Pape Pie XII, durant l'Octave de l’Épiphanie, le 10 janvier 1940, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 18e Méditation : Voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient parut, allant devant eux, jusqu'à ce qu'elle vint s'arrêter sur le lieu où était l'enfant, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 17e Méditation : À la nouvelle de la naissance du saint Enfant, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 16e Méditation : Nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 15e Méditation : Voici que les Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem, Litanies en l'honneur de la divine Naissance du Sauveur, La fête de Noël doit être chère à la France, La Pantoufle dans la cheminée, Les Fêtes de Noël à Paris : l'Offrande et la fête des Lettres, un pieux et antique usage, Les Fêtes de Noël à Paris : en prière devant la Crèche, Les Fêtes de Noël à Paris : au Couvent, Les Fêtes de Noël à Paris : au Petit-Séminaire, La nuit de Noël à Marseille, Extrait d'une description des Fêtes de Noël à Bruxelles : La Crèche en famille, Un épisode des Fêtes de Noël dans les pays du Nord de l'Europe : L'Arbre de Noël, Particularités de la nuit de Noël à Bethléem, La Sainte Grotte, Bethléem, Le Santo Bambino, Les petits Prédicateurs de six et de huit ans, L'Étable de Bethléem dans l’Église de l'Ara-Coeli, L'épée et le chapeau ducal portés à la procession le jour de Noël, Description de la sainte Crèche, Son histoire, Cérémonie de l'Adoration, La Messe de Minuit à Sainte-Marie-Majeure, Les Boutiques de Noël et le Præsepio, Les Pifferari, Regard sur le triple sacrifice du Jour de Noël, Noël, Jour de sainte allégresse, Lumière sur Noël, La crèche, Méditation pour la Fête de Noël : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes, et couché dans une Crèche, Instruction sur la Fête de Noël, Pratique de la Dévotion à l'enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 21e Méditation : Cependant Marie ne perdait rien de toutes ces choses et les méditait dans son cœur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 22e Méditation : Ils portèrent Jésus à Jérusalem, afin de l'offrir au SeigneurDévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 20e Méditation : Ayant été averti en songe de ne point aller trouver Hérode, ils retournèrent en leur pays par un autre chemin, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 19e Méditation : Se prosternant, ils l'adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe, Méditation sur la Nativité, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 14e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, Litanies du Saint Nom de Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 13e Méditation : On lui donna le nom de Jésus, nom qui lui avait été donné par l'ange, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 12e Méditation : Après huit jours, le saint Enfant fut circoncis, Instruction sur la Circoncision, Méditation sur la Circoncision, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 11e Méditation : Les bergers revinrent en glorifiant et en louant Dieu de tout ce qu'ils avaient vu et entendu, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 10e Méditation : Les bergers se disaient les uns aux autres : Allons jusqu'à Bethléem, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 9e Méditation : Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 7e Méditation : Tout à coup l'Ange du Seigneur parut auprès d'eux, Salutation à Marie et à Jésus naissant, Litanies du Saint Enfant-Jésus, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 1re Méditation : Marie s'étant rendue avec Joseph à Bethléem, le temps de son divin enfantement arriva, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 2e Méditation : Je vous annonce un grand sujet de Joie, il vous est né aujourd'hui un Sauveur, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 3e Méditation : Marie mit au monde son fils premier-né, et l'enveloppa de langes, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 4e Méditation : Marie, après avoir enveloppé de langes le saint Enfant, le coucha dans la crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 5e Méditation : Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche, Dévotion à la Sainte Enfance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 6e Méditation : Il y avait là aux environs des bergers qui veillaient et se relevaient les uns les autres pendant la nuit, pour la garde de leurs troupeaux, Litanies du Saint Enfant-Jésus, et Dévotion au Saint Enfant-Jésus : Prière d'amour et Consécration.